Perspectives de l'emploi de l'OCDE - Note France
En France, le taux de chômage est resté stable à 7.4 % au cours de l’année écoulée. Ce taux est inférieur au taux d’avant la pandémie (8.2 %) et se situe à un niveau historiquement bas, mais reste supérieur à la moyenne de l’OCDE. De même, à 68.7 % au premier trimestre 2024, le taux d’emploi parmi la population en âge de travailler est pratiquement identique à celui de l’année précédente et supérieur de 2 points de pourcentage à son niveau d’avant-crise au quatrième trimestre 2019. Le chômage des jeunes a augmenté au cours de l’année écoulée, passant de 16.9 % en mai 2023 à 17.9 % en mai 2024, mais reste bien inférieur à son niveau d’avant-crise de 22.1 %.
Selon les projections de l’OCDE, la croissance du PIB ralentira à 0.7 % en 2024 et remontera à 1.3 % en 2025. Le resserrement des conditions de financement continuera de peser sur la demande intérieure en 2024, tandis que l’impulsion donnée par les deux grands programmes de soutien public (France Relance et France 2030) s’atténuera. Cependant, la désinflation soutiendra le pouvoir d’achat des ménages et la consommation. L’inflation globale devrait reculer à 2.3 % en 2024 et à 2.0 % en 2025. Suite au récent ralentissement de l’activité, la croissance de l’emploi devrait se tasser et le chômage augmenter légèrement pour atteindre 7.8 % à la fin de l’année 2025.
La réforme du service public de l’emploi, avec la création de « France Travail » au 1er janvier 2024, assure une meilleure coordination des services de l’emploi, des services sociaux et des services de formation. Elle devrait contribuer à lever les obstacles non financiers à la participation au marché du travail pour les personnes qui en sont le plus éloignées.
Les salaires réels sont en hausse, mais doivent encore rattraper leur retard accumulé.
La croissance annuelle des salaires réels est désormais positive dans la plupart des pays de l’OCDE, dans un contexte de baisse de l’inflation. Les salaires réels restent toutefois inférieurs à leur niveau de 2019 dans de nombreux pays. Alors que les salaires rattrapent une partie du retard accumulé, les profits commencent à absorber partiellement l’augmentation du coût du travail. Dans de nombreux pays, les profits sont en capacité d’absorber de nouvelles hausses de salaires, d’autant plus qu’il n’y a pas de signes d’une spirale prix-salaires.
En mai 2024, le salaire minimum réel était en moyenne 12.8 % plus élevé qu’en mai 2019 dans les 30 pays de l’OCDE qui disposent d’un salaire minimum légal national. Ce chiffre moyen s’explique en partie par des augmentations particulièrement importantes dans certains pays, comme le Mexique (86.6 %) et la Türkiye (41.7 %), mais la progression médiane était également assez significative, à 8.3 %.
L’indexation automatique du salaire minimum (SMIC) a contribué à préserver le pouvoir d’achat des salariés faiblement rémunérées : le SMIC réel était en mai 2024 supérieur de 0.9 % à ce qu’il était en mai 2019.