Discriminations à l'embauche des jeunes Franciliens et intersectionalité du sexe et de l'origine : les résultats d'un testing
L’étude évalue la discrimination à l’embauche à l’encontre des jeunes en Île-de-France à travers deux dimensions : l’effet du sexe et celui de l’origine (française, maghrébine, africaine subsaharienne et asiatique). Réalisée sur données expérimentales de testing selon un protocole permettant d’examiner les effets croisés de ces deux dimensions, que l’on dénomme « discrimination conditionnelle », elle s’intéresse à une profession qualifiée et en tension, les informaticiens de niveau bac + 5, pour laquelle les discriminations devraient a priori être très réduites. Huit profils fictifs de candidats à l’emploi ont été construits, similaires en tout point, à l’exception de la caractéristique testée et, entre début février et début avril 2009, 2 424 candidatures ont été envoyées en réponse à 303 offres d’emploi. Quelle que soit leur origine, les femmes ont une probabilité plus faible d’accéder à un entretien d’embauche. Quel que soit leur sexe, les Français d’origine étrangère ont une probabilité plus faible d’accéder à cet entretien. Cela est vrai pour tous les profils, à l’exception des femmes d’origine asiatique. Ces dernières ont une probabilité plus forte que les autres femmes d’être invitées à un entretien d’embauche et elles ont également une probabilité plus forte que les hommes d’origine asiatique d’accéder à l’emploi.