Réindustrialisation de la France à horizon 2035 : besoins, contraintes et effets potentiels
Huit scénarios de plus ou moins forte réindustrialisation ont été construits sur la période 2022-2035. Ils se différencient par la part qu’atteint en 2035 la valeur ajoutée manufacturière exprimée en pourcentage du PIB – 8 %, 10 %, 12 % ou 15 % – et pour certains par un accent mis sur les branches manufacturières considérées comme technologiques, sur les branches dites « en amont » ou sur celles « en aval ». Ces huit scénarios offrent un cadre pour répondre notamment aux questions suivantes : quels sont les effets d’une augmentation de la part de la valeur ajoutée manufacturière dans l’économie sur les ressources nécessaires à un tel rebond industriel, telles que l’eau et le foncier ? Sur la consommation d’énergie et les émissions de CO2 ?
L’industrie manufacturière compte 3,1 millions d’emplois en 2022, soit environ 11 % des emplois en France métropolitaine. Une industrie manufacturière à 12 % du PIB pourrait nécessiter la création de 740 000 emplois entre 2022 et 2035, dans le cas où la réindustrialisation se ferait essentiellement par les secteurs aval et technologique. Dans le cas d’une réindustrialisation par l’amont, les emplois progresseraient moins vite, avec potentiellement 580 000 emplois créés d’ici 2035. En termes de métiers, les ouvriers qualifiés et les techniciens et agents de maîtrise seraient les premiers bénéficiaires, en nombre, d’une réindustrialisation à 12 % du PIB. Néanmoins, en relatif, la croissance des effectifs serait la plus forte (plus de 30 %) parmi les ingénieurs et cadres de l’industrie et les personnels d’études et de recherche exerçant dans les secteurs manufacturiers. Le besoin en emplois qualifiés augmenterait nettement plus vite que la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le PIB.