La transition numérique de la logistique
Cette étude est consacrée à la filière de la logistique, divisée en deux principaux secteurs : d’un côté, l’organisation de transports, qui est minoritaire et en contraction ; de l’autre, la messagerie, marché plus large et en croissance notamment du fait du développement de la vente en ligne et de la multiplication des livraisons à domicile.
La filière de la logistique est vulnérable à la transition numérique pour différentes raisons : essoufflement des organisations traditionnelles de grande taille ; dématérialisation d’un certain nombre de biens ; positionnement des activités logistiques en milieu de chaîne de valeur d’autres filières dont la transition numérique est déjà avancée ; mutations de l’espace urbain et de la démographique, qui transforme les conditions d’opération de la logistique du dernier kilomètre.
La transition numérique de la logistique s’est engagée très tôt : la grande distribution traditionnelle s’est emparée avant d’autres secteurs des technologies numériques ; la compétition naissante entre grands distributeurs et nouveaux entrants issus de la vente a stimulé l’innovation et accéléré la transition numérique de la filière.
Une deuxième vague d’innovation, plus récente, marque l’irruption de nouveaux entrants plus spécialisés : d’une part, sur l’amont de la chaîne, qui commence à intégrer les applications numériques à l’état de l’art ; d’autre part, sur la logistique du dernier kilomètre, qui devient critique compte tenu du raccourcissement des délais de livraison et des exigences des clients finaux.
Dans l’ensemble, la transition numérique de la filière de la logistique est déjà bien avancée : un rapport de force s’est instauré depuis longtemps entre entreprises en place et nouveaux entrants, durci sous la pression des utilisateurs ; les entreprises dominant aujourd’hui l’économie numérique sont déjà présentes dans la filière et, à l’image d’Amazon, commencent à ouvrir leurs ressources logistiques à d’autres entreprises ; la remontée de la chaîne de valeur, ultime étape de la transition numérique, est déjà engagée, par exemple pour servir des PME au même niveau de performances que les grandes entreprises.