En 2023, la Fondation Bettencourt Schueller a apporté un soutien à l'Institut pour les savoir-faire français, afin qu'il mène une étude mesurant le poids économique des métiers d'art, dans le cadre d'une démarche innovante "Les Eclaireurs". Soutenue par le Comité Colbert, le Ministère de la Culture et Terre & Fils, celle-ci a conduit à la réalisation, avec Xerfi Spécific, d'une étude présentant le poids économique national et régional et le profil des entreprises des métiers d'art et de savoir-faire français, présentée fin novembre 2024.

Afin de mieux refléter la diversité des métiers, l'étude a identifié 3 catégories d'entreprises :

- celles pour lesquelles les métiers d'art ou savoir-faire d'exception sont au cœur de l'activité,
- celles pour lesquelles ils ne représentent qu'une partie de l'activité, souvent à forte valeur ajoutée et emblématique de l'entreprise,
- celles dont l'activité a évolué vers une production purement industrielle en conservant un héritage de savoir-faire, un caractère complexe et/ou un ancrage historique.

Le secteur compte 234 000 entreprises (dont 96,8 % sont des TPE) et 500 000 actifs, dont 280 000 salariés.

L'étude met en lumière plusieurs enseignements sur le secteur, chacun d'eux étant accompagné de propositions d'actions :
- l'ancrage territorial fort dans les régions françaises, contribuant à la vitalité du patrimoine local et à la valorisation du Made in France
- la diversité des profils et parcours des professionnels, avec 4 dirigeants sur 10 issus d'un processus de reconversion, 55 % de femmes et 38 % de moins de 35 ans
- les enjeux prioritaires de la transmission d'entreprise et de savoir-faire, avec 37 % des dirigeants et 1/4 des salariés âgés de plus de 55 ans, 63 % des entreprises n'ayant pas recours à l'apprentissage et 39 % ne disposant pas de diplôme ou certification préparant à leur métier/savoir-faire ;
- la place de l'export, la capacité de l'entreprise à exporter étant corrélée à sa taille (4 % pour les micro-entreprises, 13 % en PME, 46 % dans les grandes entreprises) ;
- le recrutement (50 à 55 000 recrutements envisagés pour 2024).