L'étayage du rapport au travail des jeunes faiblement qualifiés. L'exercice du métier de formateur dans les dispositifs d'insertion et de formation professionnelle
A partir d’une enquête ethnographique de longue durée dans deux dispositifs de formation pré-qualifiante, nous tenterons de montrer que les institutions d’insertion sont le lieu d’une socialisation secondaire, diffuse et insensible, de renforcement et d’entretien. Dans un premier temps, nous montrerons que les formateurs entreprennent un travail symbolique de confirmation des potentialités professionnelles des publics accueillis. Il s’agit essentiellement de mettre en question et/ou de renforcer les aspirations socioprofessionnelles des « jeunes ». Dans un deuxième temps, nous tenterons d’illustrer en quoi le travail moral et pédagogique que déploient ces « professionnels de l’insertion » vise à favoriser l’intériorisation des normes comportementales légitimes dans les entreprises et l’intégration à l’ordre des choses professionnel. Les institutions d’insertion et de formation professionnelle forment ainsi un cadre institutionnel qui, parmi d’autres parfois plus signifiants (famille, groupes de pairs, collectifs de travail, etc.), participe au processus d’ajustement entre les espérances et les chances d’insertion professionnelle. (introduction)