L'accroissement sans précédent des formations par apprentissage depuis la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, ainsi qu’une tendance accrue au recours aux périodes d’apprentissage en milieu de travail pour les formations scolaires (confirmée avec la récente réforme de la voie professionnelle), font de l’alternance un dispositif pédagogique de plus en plus privilégié. Cette tendance de fond conduit les pouvoirs publics à se préoccuper de la qualité pédagogique des formations en alternance, alors même qu’ils disposent de peu de moyens et de repères pour s’en assurer.
Le projet de recherche mené entre octobre 2022 et mai 2024 par un consortium composé de chercheurs appartenant à 4 unités de recherche en sciences de l’éducation et de la formation (FoAP ; IREDU ; LaRAC ; CREN) s’inscrit dans cette préoccupation de maintien de la qualité dans les formations en alternance. L’angle adopté se penche sur une difficulté considérée comme majeure pour les apprenants par plusieurs études : les transitions qu’ils sont amenés à vivre régulièrement entre les situations en école ou en centre de formation et les situations de stage ou les périodes de formation en milieu professionnel. La notion de transition est définie comme le processus complexe de passage d’un type de situation à un autre qui met a priori en jeu deux capacités complémentaires chez les apprenants : s'adapter au fonctionnement de chaque type de situation par des processus d’apprentissage et de socialisation ; être en capacité de mettre en relation ces deux expériences d'apprentissage pour les intégrer dans un processus de développement de compétences complexes.