Impact de la transformation écologique sur les métiers et la formation
Répondre aux enjeux de transformation écologique implique une évolution de tous les métiers. La formation est, elle aussi, amenée à évoluer afin d’intégrer des compétences spécifiques. Cette étude, dans la continuité de celle réalisée en 2023 sur « L’éducation à la transformation écologique », a un double objectif : dresser un panorama des grands besoins des filières concernées et les confronter à l’offre de formation existante, tout en identifiant les projets innovants à soutenir.
Parmi les enseignements de cette étude, un consensus clair : le marché devrait voir émerger peu de nouveaux métiers. La transformation écologique implique cependant la reconversion ou la montée en compétences de nombreux professionnels – 8 millions d’ETP, selon le Secrétariat Général à la Planification Écologique – ainsi que la création de 200 000 à 550 000 emplois.
Les secteurs du bâtiment, des transports et de l'industrie sont particulièrement concernés par la transformation écologique. Ces trois domaines stratégiques doivent relever des enjeux majeurs : réduire leur empreinte carbone et limiter leur impact environnemental global, notamment en matière de gestion des ressources, comme l'eau. Ces transformations exigent une réorganisation profonde des programmes de formation, afin de mieux préparer (et en plus grand nombre) les professionnels de demain.
La formation initiale aux enjeux de la transformation écologique, bien que présente depuis les années 2000, reste insuffisante dans l’enseignement supérieur. En 2022, seulement 69 % des établissements proposaient des formations sur ces sujets. Le rapport Jouzel a toutefois incité à rendre obligatoire, pour tous les étudiants en premier cycle, une formation sur la transition écologique. Les diplômes techniques, comme les BTS et DUT, sont jugés essentiels pour cette transformation, mais souffrent d’un manque d’attractivité, avec une baisse des effectifs observée en 2022.
La formation professionnelle, déterminante pour adapter les compétences aux exigences écologiques, avance lentement. Les PME, en particulier, peinent à intégrer ces enjeux, faute de ressources et face à la complexité de l’offre de formation. La loi Climat et Résilience confie aux Opco la mission d’accompagner les entreprises dans cette transition et de favoriser la reconversion vers les métiers verts. Cependant, le recours à la formation professionnelle reste inégal selon les secteurs.
L'engagement des collectivités territoriales dans la transformation des métiers et des formations
Les conseils régionaux sont des acteurs clés dans l'adaptation des formations aux spécificités locales et industrielles. Leur rôle, ancré dans les besoins du territoire, leur permet de développer des solutions sur mesure, notamment en soutenant l'attractivité des métiers verts. Ils collaborent avec des partenaires locaux et créent des dispositifs adaptés pour accompagner la transition écologique, renforçant ainsi le lien entre emploi, formation et transformation territoriale.
L'innovation est aussi un levier majeur dans le développement de nouvelles compétences écologiques. Des organismes privés et associatifs multiplient les initiatives pour former étudiants et professionnels aux enjeux environnementaux, en proposant des formats innovants. Les tiers-lieux, par exemple, deviennent des espaces dédiés à l'apprentissage, l'expérimentation et à la création de projets locaux.
Cette étude de la Banque des Territoires propose un socle de réflexion sur le sujet. Elle dresse un état des lieux de l’impact de la transformation écologique sur les métiers, pointe les évolutions nécessaires de l’offre de formation actuelle et souligne les actions déployées pour accompagner ce changement.