Portrait de la filière automobile à l'heure de sa transition vers l'électrique
L’évolution du véhicule thermique vers le véhicule électrique constitue une pierre angulaire de la stratégie de décarbonation de l’Union européenne. Les 27 États membres se sont ainsi accordés pour interdire la vente de véhicules thermiques à compter de 2035, avec une trajectoire de réduction progressive des émissions qui va affecter en profondeur la filière automobile.
Depuis le milieu des années 2010, l’emploi dans la filière automobile en France s’est stabilisé, après plusieurs décennies de contraction. À la veille de la crise sanitaire de la Covid en 2019, elle représentait environ 330 000 emplois répartis au sein de 800 entreprises, contre plus de 400 000 en 2012. Cette filière est constituée pour moitié d’entreprises de la branche automobile, et pour moitié d’entreprises d’autres branches d’activité mais qui contribuent fortement à la chaîne de valeur automobile.
Le passage d’une production de véhicules thermiques à des véhicules électriques a de fortes conséquences pour l’ensemble de la filière, en particulier en termes d’emploi et de compétences. Cette transformation inédite à une telle ampleur pourrait se traduire dans la prochaine décennie par des opportunités de créations et des destructions d’emplois équivalentes d’environ 40 000 postes. Elle implique par conséquent des besoins considérables en termes d’accompagnement des entreprises et des salariés.
Dans ce contexte, les pouvoirs publics sont fortement engagés aux côtés de la filière pour accompagner cette transformation. Du côté de l’offre, plusieurs appels à projets ont été publiés dans le cadre de France 2030 pour financer des projets innovants dans le champ de l’électrification et de la décarbonation. France 2030 soutient également le développement de formations relatives à l’électrification via l’appel à manifestation d’intérêt «Compétences et métiers d’avenir». La reconversion des salariés et leur reclassement fait l’objet d’actions du Fonds d’accompagnement et de reconversion des salariés, ainsi que du dispositif de Transition collective. Du côté de la demande, la réforme du bonus automobile permet de mieux orienter les achats vers des véhicules produits dans des conditions environnementales exigeantes.