Favoriser l'intégration professionnelle des personnes réfugiées
Les entreprises rencontrent des difficultés de recrutement, notamment sur les métiers en tension. Les personnes réfugiées, dont le statut est défini par la Convention de Genève de 1951, constituent un vivier de recrutement sous-exploité en France.
Dans leur nouvel avis, les membres de la Plateforme RSE invitent l’ensemble des acteurs - gouvernement, entreprises, fédérations professionnelles, collectivités territoriales et partenaires sociaux - à favoriser l’intégration professionnelle des personnes réfugiées.
L’intégration des personnes réfugiées, une responsabilité partagée
Les recommandations publiées dans ce nouvel avis portent sur quatre axes d’orientation :
- Mesurer, évaluer et suivre :
réaliser une évaluation du programme AGIR (Accompagnement Global et Individualisé des Réfugiés) dès son déploiement pleinement réalisé sur l’ensemble du territoire, y compris dans les territoires ultramarins, en tant que réponse majeure à la double problématique d’accès au logement et à l’emploi ;
lorsque les entreprises ont mis en œuvre ou souhaitent définir des politiques et actions en faveur des populations réfugiées, de prendre en considération les impacts liés à ces populations dans leur démarche RSE.
- Financer :
privilégier l’approche pluriannuelle du financement des politiques d’intégration afin d’apporter une réponse durable à l’intégration professionnelle des personnes réfugiées ;
promouvoir et développer les clauses sociales d’insertion réelles et pérennes dans les marchés publics comme un levier pour soutenir davantage les entreprises qui développent des politiques de diversité et d’inclusion dans l’emploi, en veillant à tenir compte des spécificités sectorielles.
- Sectoriser, former et accompagner :
s’appuyer sur les expériences réussies pour améliorer les procédures de recrutement ; former et sensibiliser les collaborateurs afin de déconstruire les stéréotypes et de faire évoluer les procédures de recrutement
- Mobiliser et fédérer aux différentes échelles :
développer et soutenir les initiatives locales par le développement des Contrats Territoriaux d’Accueil et d’Intégration des Réfugiés (CTAIR) afin d’engager les territoires dans une dynamique d’intégration
engager une réflexion avec les Etats membres de l’Union européenne tenant compte des enseignements des dispositifs d’urgence mis en place pour les ukrainiens et ukrainiennes
Un potentiel sous-exploité en France malgré des difficultés de recrutement
Dans un contexte de pénurie de main d’œuvre et de métiers en tension en France, la Plateforme RSE dresse un état des lieux de la situation de l’emploi des personnes réfugiées. Ce diagnostic s’inscrit dans un contexte d’évolution du cadre réglementaire national et européen en matière d’accueil et d’intégration des personnes réfugiées. Ces publics sont concentrés en Île-de-France, région marquée par une tension importante sur les infrastructures d’accueil. En outre, il est plus complexe en France que dans d’autres pays d’accéder à un emploi stable pour cette population qui occupe majoritairement des emplois précaires. Enfin, le niveau de langue et le genre influent fortement sur la situation d’inactivité.
Freins et leviers à l’intégration professionnelle des personnes réfugiées
Partant du principe que les personnes réfugiées dans l’entreprise sont source de richesse culturelle et d’avantage économique, la Plateforme RSE a identifié les différents freins à lever ainsi que les leviers à mobiliser pour permettre aux entreprises de mieux intégrer les personnes réfugiées. L’avis soulève des difficultés dans l’accès au logement et à la reconnaissance des diplômes, une coordination difficile entre les acteurs dans le cadre des nombreux programmes d’intégration ainsi que des procédures de recrutement dans les entreprises peu adaptées.
Le déploiement territorial d’AGIR (Accompagnement Global et Individualisé des Réfugiés) et les Contrats Territoriaux d’Accueil et d’Intégration des Réfugiés (CTAIR) ont été identifiés comme de véritables leviers. Tout comme la formation professionnelle, la sensibilisation des collaborateurs dans l’entreprise et le développement des politiques de diversité et d’inclusion par l’utilisation des clauses sociales d’insertion dans les marchés publics et la CSRD.
L’intégration professionnelle d’une personne réfugiée ne diffère pas de celle d’une personne éloignée de l’emploi mais nécessite une approche systémique et coordonnée entre les acteurs.