Les démissions de salariés même en CDI sont à la hausse, et de nombreux secteurs d’activité peinent à recruter. Un mouvement de refus du travail semble même se manifester auprès de certaines catégories professionnelles. Mais qu’en est-il réellement, au-delà des raisonnements un peu rapides qui concluent à un « great reset » du rapport au travail ?  

Des questions générationnelles sont-elles à l’œuvre dans un contexte de transformation démographique et l’arrivée à la retraite des générations d’après-guerre ? Quel est le rôle des conditions de travail sur l’attractivité des métiers ? Quel est celui du sens donné au travail par les individus en ce début de XXI siècle ? Plus précisément, comment définir le sens au travail et ses multiples déclinaisons entre les motivations extrinsèques (le salaire par exemple) et les facteurs intrinsèques à l’activité (un travail de qualité, bien fait et reconnu par les pairs) ? Enfin, ce mouvement ne traduit-il pas une aspiration à travailler autrement, à exercer une activité qui revêt un sens non seulement pour soi mais aussi pour la collectivité, voire l’environnement ? Une aspiration à être entendu et à pouvoir peser sur les décisions qui structurent la vie professionnelle ?

Cette situation alerte les employeurs et les pouvoirs publics. Mobilisé depuis 2020 sur le chantier des « métiers en tension », le gouvernement entend impliquer les secteurs d’activité concernés. Une approche vers les branches professionnelles les plus exposées a été développées et des chantiers ont été lancés.