Insertion professionnelle des descendants d'immigrés avant et après la crise de 2008 : évolution des inégalités
Les autrices ont exploité les enquêtes du Céreq, Génération 1998 et Génération 2010 à 3 et 7 ans, analysé des indicateurs de statut d’emploi et d’expérience du chômage et reconstitué les trajectoires les sept premières années après la sortie de formation initiale, en tenant compte du statut d’emploi, du type d’emploi et du niveau de salaire. Les résultats montrent qu’il y a eu une aggravation des inégalités de trajectoires : les descendants d’immigrés maghrébins et d’autres pays d’Afrique de la cohorte de sortants 2010 ont, à diplôme, origine sociale et autres caractéristiques sociodémographiques similaires un risque accru par rapport à la cohorte de sortants 1998 de faire l’expérience d’un chômage de plus 6 mois et d’avoir une trajectoire discontinue alternant des périodes de chômage, d’emploi (très) précaire, d’inactivité ou encore de formation/reprise d’études. Avec un taux de chômage particulièrement élevé, les jeunes les moins diplômés appartenant aux minorités visibles ont eu finalement beaucoup de difficultés à rattraper la population majoritaire durant les sept premières années de leur insertion et ont subi davantage les effets de la crise de 2008.