Fin de carrière des seniors : quelles spécificités selon les métiers ?
Toute réforme des retraites remet sous la loupe la question de l’emploi des seniors. Un chiffre s’invite alors dans l’équation : chaque année, en moyenne, environ 30 % des départs en fin de carrière ne relèvent pas d’un passage immédiat de l’emploi vers la retraite. Ces sorties précoces de l’emploi – donc hors retraite et pré-retraite – s’expliquent par trois causes principales : les raisons de santé, le chômage et l’inactivité.
L’ampleur de ces sorties précoces de l’emploi apparaît de fait très hétérogène : elles représentent plus de quatre départs en fin de carrière sur dix dans certains métiers, contre un sur dix à l’autre bout du spectre. Les métiers les plus concernés se trouvent dans l’hébergement-restauration (employés polyvalents, cuisiniers), le bâtiment (second oeuvre et gros oeuvre), les services aux particuliers et aux collectivités (services à la personne, agents d’entretien) et la manutention. Le motif premier de ces départs varie : c’est la santé pour 30 % des caissiers et employés de libre service, l’inactivité pour un ouvrier qualifié de la manutention sur cinq. Parmi les quinze métiers aux taux de départs précoces les plus élevés, dix figurent aussi parmi ceux dont les travailleurs déclarent le plus souvent « ne pas se sentir capables de faire le même travail jusqu’à la retraite ».