Rapport de la Cour des comptes 2018 - Les activités privées de sécurité : une contribution croissante à la sécurité publique, une régulation insuffisante
La Cour formule des observations sur la régulation de ce secteur, qui demeure inaboutie.
L’activité des sociétés privées de sécurité se caractérise depuis plusieurs années par sa forte croissance. Leur nombre s’établissait à 10 650 en 2016, en augmentation continue (+ 8,6 %) depuis 2011. Au 31 décembre 2016, elles employaient 167 800 salariés, soit une augmentation de 4,5 % par rapport à 2015 et de 14,3 % depuis 2011. Les donneurs d’ordre publics (État et ses opérateurs, collectivités territoriales, entreprises publiques) représentent 26 % du chiffre d’affaires du secteur.
Ce secteur est marqué par des fragilités économiques et sociales : malgré une évolution particulièrement dynamique, le secteur des activités privées de sécurité se caractérise par son atomisation (67 % des sociétés privées de sécurité n’avaient aucun salarié en 2016), sa très forte concentration (43 % du chiffre d’affaires sont réalisés par les 36 plus grandes entreprises) et sa faible rentabilité (environ 1% de marge en moyenne).
Pour la Cour des comptes, le renforcement de la qualification et le développement de filières spécialisées sont les principales voies qui permettraient aux sociétés privées de sécurité de monter en compétences. Une formation continue obligatoire a été instituée en 2017.