L'économie des plateformes : enjeux pour la croissance, le travail, l'emploi et les politiques publiques
Le terme d’"économie des plateformes", comme celui d’"économie collaborative" dont l’emploi est très hétérogène, n’est attaché à aucune définition officielle et le champ retenu par les différentes études sur le sujet est plus ou moins large, comme l’atteste l’abondance des dénominations qui circulent (gig economy, sharing economy, uberisation, crowdworking…).
L’économie des plateformes offre des emplois flexibles, avec une organisation plus libre du temps de travail, qui se prêtent particulièrement à l’exercice d’activités d’appoint. Ils peuvent mieux convenir que les emplois classiques aux préférences de certains travailleurs et accroître en conséquence le niveau total d’emploi ; mais ils peuvent d’un autre côté contribuer à dégrader la qualité des emplois en augmentant la précarité et les risques psychosociaux, surtout s’ils se substituent à des emplois salariés mieux protégés.
Les enjeux en termes de politiques publiques : du côté du droit du travail et de la protection sociale, l’économie des plateformes prolonge les questionnements qui ont émergé avec la diversification des formes d’emploi : opportunité de la création d’un statut intermédiaire entre salarié et travailleur indépendant, sécurisation des parcours professionnels… Les pouvoirs publics sont également confrontés à la nécessité d’adapter le système de prélèvements obligatoires, afin que les revenus issus des activités des plateformes soient mieux déclarés. Les conflits récurrents entre les plateformes et les acteurs traditionnels des secteurs concernés font enfin émerger de nouveaux besoins de réglementation de la concurrence et des marchés.