La réforme territoriale en cours répond-elle aux enjeux de l’économie française ?
Si la réforme permet des avancées institutionnelles et de gouvernance notables : clarification des compétences, renforcement de la compétitivité des régions, à travers l’accroissement de leur taille, mutualisation des moyens communaux, à travers la montée en puissance des intercommunalités, réalisation d’économies budgétaires ; elle ne répond que partiellement aux enjeux économiques. En effet, l’économie française se polarise. L’emploi et les richesses tendent à se concentrer dans quelques zones dynamiques, plus que par le passé : les métropoles.
Une réflexion ambitieuse s’impose donc pour accompagner ces réformes et orienter favorablement l'investissement public dans les territoires.
La polarisation de l'économie française
L’analyse des dynamiques de création d’emplois entre 2008 et 2012 illustre bien le phénomène de polarisation des territoires. Si l’on considère les zones ayant enregistré des créations nettes d’emplois entre décembre 2008 et décembre 2012, il apparaît que 57% de ces créations ont eu lieu dans les aires urbaines de Toulouse Bordeaux, Nantes et Montpellier. Et au sein de ces aires urbaines, les créations sont très majoritairement concentrées dans quelques communes centrales des métropoles. 89% des emplois créés sur l’aire urbaine de Toulouse l’ont été dans la communauté urbaine de Toulouse. Cette part monte à 94% pour l’aire urbaine de Nantes. A la polarisation géographique s’ajoute une polarisation sectorielle. A Nantes, 13 secteurs concentrent 55% des créations d’emplois. Les 45% restant étant dispersés sur plus de 700 secteurs.