Tendances de la qualité de l'emploi pendant la crise : une approche européenne comparative
Ce document analyse les conséquences de la crise sur la qualité de l’emploi en Europe. Il identifie les tendances de la qualité de l’emploi pendant la crise, avant d’explorer les liens entre ces évolutions et des facteurs conjoncturels et institutionnels. Les données utilisées proviennent des principales bases européennes (Enquête sur les Forces de Travail, Enquêtes sur les Conditions de Travail, panel EU-SILC).
La première étape du travail repose sur l’Index de Qualité de l’Emploi proposé par ETUI. En moyenne pour l’Union européenne, la qualité de l’emploi globale décline légèrement entre 2005 et 2010. Des améliorations sont visibles concernant les conditions de travail et la conciliation entre vies familiale et professionnelle, mais les indicateurs de salaires et de contrats atypiques se dégradent. Quelques pays connaissent une amélioration de leur qualité de l’emploi (Pologne, République tchèque, Belgique et Danemark), tandis que celle-ci se dégrade dans la plupart des pays, cette tendance négative étant plus importante en France et en Irlande.
La deuxième étape s’appuie sur des indicateurs mesurant les transitions en termes de qualité entre 2007 et 2009. Sont estimées la relation entre les caractéristiques des individus et des pays, et la probabilité de connaître une dégradation de la qualité de l’emploi ou d’aller vers le non-emploi. Ainsi, certains groupes sont plus affectés que d’autres par le risque de détérioration de leur qualité de l’emploi, en particulier les jeunes, les seniors et les personnes faiblement qualifiées. Les femmes semblent moins affectées que les hommes par ce risque, mais elles connaissent une probabilité plus élevée de transition vers le non-emploi. Les différences entre pays sont reliées aux variations conjoncturelles (ampleur de l’augmentation du chômage) et à des facteurs sectoriels. Certaines institutions semblent également jouer un rôle : comme la législation de protection de l’emploi ou les politiques de l’emploi.