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Pour une réforme de l'assurance chômage des 50 ans et plus

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Rapport - Etude

L’objet de cette étude est d’évaluer les effets à long terme d’une réforme de l’assurance chômage des 50 ans et plus sur l’emploi et les finances publiques.

Cette réforme consiste en un alignement de la durée maximale d’indemnisation des chômeurs de plus de 50 ans sur celle des autres, soit une réduction de 36 à 24 mois, et parallèlement en une suppression des cotisations salariales et patronales à l’assurance chômage pour ces mêmes travailleurs, dont les taux sont respectivement 2,4 % et 4 %. Cette réforme procède donc d’une logique de revalorisation du travail des seniors, d’une part en réduisant le coin fiscal, et d’autre part en diminuant de 5% la générosité de l’indemnisation chômage pour les travailleurs de plus de 50 ans. Ex post, il en résulte une modération du salaire réel, qui combinée à la réduction de cotisations permet une diminution du coût moyen du travail de plus de 6 points pour les 50- 54 ans et 10 points pour les 55-59 ans, favorable aux embauches.

La suppression du régime spécifique d’indemnisation chômage des seniors, à l’origine d’une baisse de la proportion de chômeurs indemnisés, réduit le déficit de l’assurance chômage via les moindres prestations versées, mais aussi indirectement via des effets positifs sur l’emploi. Nous proposons en parallèle d’utiliser les marges financières dégagées pour démultiplier les effets sur l’emploi de cette mesure en allégeant la fiscalité du travail des seniors. Au-delà des effets positifs sur l’emploi, du point de vue des travailleurs de plus de 50 ans, la suppression des cotisations salariales peut également être perçue comme une contrepartie du renoncement à une indemnisation chômage plus généreuse que la moyenne.

Nos évaluations quantitatives d’impact à long terme soulignent que l’élasticité de l’emploi aux différentes mesures est croissante avec l’âge, passant de -1 pour les 50-54 ans à -1,5 pour les 55-59 ans. Il apparaît ainsi que la combinaison des différents volets de la réforme envisagée, et leur amplification via les interactions entre les décisions des entreprises et des travailleurs, permettrait d’accroître de plus de 15 points le taux d’emploi des 55-59 ans, soit un potentiel d’emplois créés (ou sauvegardés) supérieur à 200 000 pour cette tranche d’âge, auquel s’ajouterait un gain d’emplois supérieur à 100 000 pour les 50-54 ans (+6 points de taux d’emploi). En termes de finances publiques, malgré des effets d'emploi positifs, la suppression des cotisations patronales contribuerait à creuser le déficit de l'assurance chômage. En revanche, la suppression du régime spécifique d'indemnisation, mais aussi celle des cotisations salariales grâce à son incidence en termes d’emploi suffisamment grande au regard du manque à gagner initial, permettraient de réduire le déficit. Au bilan, l’économie pourrait atteindre approximativement 3 milliards d’euros en consolidant les comptes de l’UNEDIC et du fonds de solidarité.

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