Formations transversales en économie sociale et solidaire et insertion professionnelle. Rapport d'étude
Le CNCRES publie, en partenariat avec l’État, l’Association des Régions de France et la Caisse des Dépôts, une étude sur les formations transversales en économie sociale et solidaire. 72 formations diplomantes dédiées sont aujourd’hui proposées dans toute la France. L’offre s’est multipliée par 4 entre 1992 et 2012.
S’appuyant sur un recensement inédit, cette étude présente un recueil qualifié de ces formations, mais également l’analyse de leur évolution et du taux d’insertion professionnelle des étudiants issus de ces formations (sur la base de 16 formations enquêtées), afin de vérifier l’adéquation entre ces formations en ESS et les besoins à venir dans les entreprises du secteur face au vieillissement des salariés notamment.
Près de 2/3 des formations proposent un niveau Master et 1/3 un niveau Licence, ce qui témoigne de la professionnalisation du secteur et de l’évolution des métiers. Bien que la répartition géographique sur le territoire national est assez équilibrée, l’offre est particulièrement développée en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, qui cumulent respectivement 23,6% et 13,9% des formations.
Le caractère pluridisciplinaire de l’économie sociale et solidaire est claire : on dénombre autant de formations rattachées à une UFR de droit, économie, gestion qu’à une UFR de sciences humaines et sociales et d’administration. Près de 80% de ces formations restent portées par les universités (accessibles en formation initiale ou continue), les grandes écoles tardant encore à se positionner sur cette thématique. L’enseignement proposé prend surtout la forme de formations transversales et sectorielles, plutôt que métiers. Il permet l’acquisition de compétences globales, transversales sur l’ESS plus que techniques. L’étude souligne que presque la moitié des intitulées de formations étudiées évoquent précisément l’économie sociale et solidaire. Il y a une part importante et quasi égale (un peu moins d’un quart) de formations consacrées à l’économie solidaire (solidarité internationale, insertion etc.) et au secteur associatif.Les coopératives et les mutuelles ne sont que très peu citées dans les intitulés des formations.
72% des étudiants issus de ces formations interrogés occupent actuellement un emploi dont 80% dans l’ESS. Il faut noter la forte présence d’étudiants en formation continue qui s’explique selon les préconisations de l’étude pour 3 principales raisons :
reconversion professionnelle après 40 ans vers des postes d’utilité sociale
mise en conformité des dirigeants et salariés de certains secteurs d’activité avec les évolutions des obligations légales
adaptation des compétences aux évolutions des métiers et du secteur
L’étude s’interroge enfin sur la formalisation des compétences délivrées dans le cadre de ces formations : "la création d’un référentiel des métiers pour l’ensemble de l’ESS, partagé entre syndicats employeurs et salariés, parait une étape nécessaire afin de favoriser l’adéquation entre les besoins sans cesse renouvelés des structures de l’ESS avec les compétences acquises au sein des formations dédiées à ce secteur. Ce référentiel pourrait présenter les métiers dominants au sein de l’ESS ainsi que les spécificités de leur pratique au sein de l’ESS."
L’étude complète
La synthèse de l’étude
Le répertoire des formations