Que disent de leur travail les employés d’un magasin d’alimentation biologique ou d’une laiterie-fromagerie de centre-ville ? Comment aident-ils à appréhender les effets potentiels des dynamiques écologiques sur les métiers, les compétences ou les organisations ? Dans le cadre d’une étude sur l’écologisation des pratiques concrètes de travail dans le commerce de détail alimentaire, ce Céreq Bref présente les résultats d’une enquête spécifique auprès de deux cas minoritaires du secteur, cherchant à concilier engagement militant et viabilité économique.
La notion de transition et par extension de transition écologique (TE) véhicule implicitement l’idée d’un processus ordonné et coordonné, notamment par des politiques publiques tentant de réguler les activités productives. Cependant, une approche complémentaire en termes de dynamiques d’écologisation* s’appuyant sur l’appréhension du travail quotidien, pour saisir son ancrage dans des systèmes sociotechniques, apparaît nécessaire à une approche nuancée des enjeux d’une telle transition selon les activités, branches ou filières. Ce Céreq Bref part d’un constat : si les effets de la TE en matière d’emploi et l’analyse des métiers verts (liés à la transition, et le plus souvent spécialisés et qualifiés) ont fait l’objet de nombreuses recherches, les transformations du travail induites par les dynamiques écologiques, comme le rôle des travailleurs dans l’ensemble des secteurs, restent largement à interroger.